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Voyage en 2006
En Rapido au Monténégro
Mon ami de plus de 40 ans, Alain, a découvert par hasard le Monténégro et il en est devenu amoureux. Il voyage en 4x4 avec une caravane Eriba Puck et envisage même de s'installer là-bas. Nous avons décidé de découvrir ce pays avec lui.
Pour les camping-caristes, allez-y mais … je vous
aurai avertis !
Les grandes routes sont assez bonnes mais, parfois, un gros trou peut surprendre.
Les petites routes ne sont pas larges (!) et seront appréciées
par ceux qui aiment que "ça passe juste" mais les trous sont
aussi gros et plus nombreux que sur les grandes routes !
La circulation routière est à haut risque et très fortement
déconseillée après la tombée de la nuit car les
piétons sont inconscients et les véhicules pas toujours très
bien éclairés.
L'automobiliste monténégrin est de type kamikaze ; il dépasse
sans visibilité. C'est la roulette russe ! Pour 600 000 habitants,
on compte 400 morts par an sur les routes. Si on rapporte ce chiffre à
la population française, il y aurait 40 000 décès, soit
8 fois plus qu'actuellement … et il y a moins de voitures au Monténégro
pour 100 habitants qu'en France. Il faut savoir qu'en cas d'accident, la police
met tout le monde en prison, sauf les morts, et libère les innocents
lorsque la procédure est terminée … Ca peut allonger la
durée du séjour !
En avril, beaucoup de sites et d'auto-camps (campings) sont "ne
radi", c'est-à-dire "hors service". En été,
la zone côtière est très fréquentée. La
bonne période semble être mai-juin ou septembre.
J'ai commencé par les mises en garde mais ce pays mérite vraiment
le voyage.
La population est sympathique et sereine, le coût de la vie est peu
élevé pour l'instant, on trouve de beaux paysages côtiers,
des montagnes abruptes, des lacs et des rivières enchanteurs.
Le stationnement ne pose aucun problème, surtout lorsqu'on s'éloigne
un peu de la côte. Il est courtois de demander l'autorisation …
en serbe ou avec des gestes car le français est inconnu là-bas
et l'anglais et l'italien ne sont pratiqués qu'un peu en bord de mer.
En dehors des auto-camps, il n'y a aucune aire de service mais on trouve de
l'eau potable à des robinets et les bords de route sont suffisamment
sales pour qu'on s'autorise à laisser quelques litres d'eaux grises
…
Pour l'itinéraire, la carte Michelin (736) permettra de se situer tant
bien que mal mais il vaut mieux acheter une carte locale, à jour et
pas chère. L'édition Michelin 3 –2005 n'était absolument
pas à jour au printemps 2006. Pour les adeptes du GPS … je ne
suis pas compétent pour donner des informations.
Un petit conseil pour le trajet entre la France et le Monténégro
qui demande 2 jours depuis la région Rhône-Alpes jusqu'à
la frontière Monténégrine : traverser l'Italie du nord
un dimanche pour éviter les poids lourds et, pour ceux qui viennent
de la moitié sud de la France, emprunter l'autoroute qui passe au sud
de Turin, Alessandria, Piacenza, Brescia, Verona, Padova, Venezia et Trieste
pour éviter la forte circulation de la région de Milan. Ensuite,
quelques kilomètres en Slovénie avant de traverser la Croatie
de Rijeka jusqu'à Dubrovnik.
Actuellement, l'autoroute s'arrête vers Split. Dans 3 ans, elle devrait
aller jusqu'à Dubrovnik. En suivant toute la côte Dalmate, sans
prendre l'autoroute, il faudra 1 jour de plus depuis la France pour atteindre
le Montenegro.
Il n'y a aucun problème de ravitaillement, ni en carburant, ni pour
l'alimentation. On trouve de nombreux "mini markets" ouverts plus
de 12 heures par jour.
Journal de notre voyage
9 avril 2006 – départ matinal
à 4h45 de Myans (près de Chambéry) avec un contrôle
d'alcoolémie à Montmélian ! Aucun camion le dimanche
sur les autoroutes du nord de l'Italie. L'air ambiant est très pollué.
L'auto-camp d'Orso près de Rijeka est fermé, on passe la nuit
au milieu des arbres près de l'entrée après 830 km au
volant.
Toutes les iumages peuvent être agrandies en cliquant dessus
10 avril – traversée de la
Croatie. Après 1 heure de route, on trouve l'autoroute toute neuve
est très peu fréquentée avant de retrouver la côte
Dalmate, très pittoresque et, pas encore trop envahie par les touristes.
Après une mini incursion en Bosnie-Herzégovine à Neum,
on atteint la frontière du Monténégro. Les roues du camping-car
sont désinfectées … grippe du Poulet oblige ! Très
forte pluie, route inondée et nids de poules ou plutôt d'autruches
difficiles à détecter dans les flaques. La nuit tombe et on
emprunte le bac pour traverser les Bouches de Kotor afin d'éviter plusieurs
dizaines de km supplémentaires. On dort à côté
de la mer sur la plage de Jaz. 650 km aujourd'hui.
11 avril – on rend visite aux amis
d'Alain à Bigovo et on aide à décharger 1800 briques
pour la construction d'une maison au bord de la mer. On s'installe dans un
auto-camp à Buljarica près de la mer. C'est le seul ouvert dans
la région. Nous allons y rester quelques jours et rayonner dans le
secteur avec Alain et son 4x4.
12 avril – circuit des "Bouches
de Kotor", monastère de Rezevia, monument de Celobrdo, presqu'île
de Sveti Stefan, citadelle de Budva, village de Perast, citadelle de Kotor
en 30 minutes à pied (avis aux amateurs !) et village de Rose au soleil
qui précède la pluie qui tombera toute la nuit.
13 avril – programme initial perturbé
pour cause de météo très humide …
Le matin nous suivons la côte jusqu'à la plage naturiste (vide,
hélas !) d'Ada jusqu'à la Boyana rivière frontière
avec l'Albanie.
L'après-midi, comme la météo s'est arrangée, nous
empruntons la très spectaculaire route qui monte vers le Lovcen. Une
congère de plusieurs mètres nous oblige à poursuivre
à pied et, après 2 heures de marche sur la neige … nous
tombons sur deux hommes qui nous enjoignent assez fermement à redescendre
alors que nous ne sommes plus qu'à une centaine de mètres du
mausolée du Prince-Poète Njegos. On n'a pas su leur expliquer
que des congères de 4 mètres de haut n'effrayaient pas 2 savoyards
qui en avaient vu bien d'autres. Comme on n'a vu aucune trace de pas sur la
neige, on suppose qu'ils grimpent là-haut avec l'hélicoptère
qui dessert les antennes du sommet d'à côté. La météo
semble s'arranger … à suivre !
14 avril – Enfin le "grand beau".
Il a beaucoup plu depuis octobre dernier et toutes les zones autour du Lac
de Skadar sont inondées mais les Monténégrins sont intelligents
et aucune maison ne se trouve dans les secteurs sous l'eau. Très beaux
paysages, routes quasi désertes. La surface du lac qui se trouve à
plus de 30 km à vol d'oiseau de la côte Dalmate est à
6 mètres au-dessus du niveau de la mer et le fond à –
31 mètres.
15 et 16 avril – journées de
repos pour permettre à Alain de vivre sa vie sans nous. Visite du monastère
orthodoxe de Buljarica dans une grande ambiance de calme et avec la bénédiction
du pope !
17 avril – cap vers les hauteurs.
Après Podgorica (ex Titograd) capitale du Monténégro,
la route de Belgrade emprunte des tunnels et longe des à-pics fatals
à de nombreux automobilistes si l'on en croit les magnifiques stèles
commémoratives sur les talus.
Visite du monastère de la Moraca dans la vallée du même
nom puis camping sauvage, avec l'autorisation d'un garde, à l'entrée
de la réserve de Biogradzka. Randonnée pédestre d'une
bonne dizaine de km pour aller jusqu'au Biodgrazko Jezero (lac) et en faire
le tour. Recherche infructueuse de morilles … on fera donc une omelette
nature.
18 avril – vallée de la Tara
et son grand pont. Arrivée à Zabljak à près de
1500 m avec encore beaucoup de neige mais la route est sèche. Petite
excursion jusqu'au Lac Noir en partie recouvert de glace puis retour vers
des contrées un peu moins élevées par un itinéraire
"émeraude" que Bison Futé ignore et que bien peu de
camping-cars ont dû emprunter ! Un pneu de la caravane d'Alain a mal
supporté un trou et explose ; grâce à des camionneurs
sympas on parvient, non sans mal, à débloquer la roue et à
la remplacer. On campe au bord du lac de Niksic.
19 avril – nous sommes de retour à
Bigovo après un début de journée problématique.
La pluie abondante de la nuit a détrempé l'endroit où
nous avons dormi et il a fallu l'aide du 4x4 pour aider le Rapido à
se sortir du bourbier !
Visite du site impressionnant du monastère d'Ostrog perché en
pleine falaise.
20 avril – nouvelle recherche infructueuse
de champignons ; repas de midi au restaurant autour d'un "Pecenje ispod
saca", en d'autres termes, un agneau cuit à l'étouffée
dans une gamelle sous la cendre pendant 3 heures (délicieux).
Achat de fromage local ; on quitte Alain qui va pouvoir s'adonner à
sa passion de la pêche maintenant que sa mission de guide local est
terminée. Nuit dans un auto-camp avant Dubrovnik.
21 avril – pour 3 automobilistes,
la journée commence mal (carambolage) mais le Rapido est en-dehors
du coup ! On suit la côte jusqu'à Split avec un soleil radieux
avant de retrouver l'autoroute. Arrêt au Parc National Croate de Plivice
avec ses lacs et cascades (visite 55 kunas par personne, soit 9 € environ)
et on s'offre une nuit dans un auto-camp de luxe à Rakovica.
22 avril – 3ème jour de grand
beau temps ; on retrouve la route côtière de l'aller mais, cette
fois avec le soleil. Restaurant avec poissons au menu entre Rijeka et Opatija
et on déniche une petite route forestière en Slovénie,
près de la frontière italienne, pour la dernière nuit
à l'étranger.
23 avril – départ 5h45, frontière
6h15, stock de "vini e liquori" à Clavière, dernière
localité italienne avant le col du Montgenèvre et nuit au calme
à l'entrée de la vallée de la Clarée avant Briançon.
24 avril – de retour à la maison
avant le rangement du camping-car, son nettoyage, la tonte de l'herbe et autres
activités domestiques !
Gérard Poulet